Tous d’accord que s’il n’y a pas eu d’élection en Côte d'Ivoire à la fin 2005 , l’année officielle de la fin du mandat présidentiel de Laurent Gbagbo, c’est la faute à la guerre. Une guerre déclenchée dans la nuit du 19 sept 2002 par une tentative de coup d’Etat qui a échoué et dont l’assaut avait été lancé depuis le Nord du pays. Soro Guillaume , ex-chef et ancien porte-parole des ex-rebelles s’est vu depuis les accords signés de Ouagadougou du 4 mars 2007, nommé premier ministre avec la création d’un gouvernement d’unité nationale pour sortir la Côte d’Ivoire de la crise politique qu’elle connait depuis cet automne 2002 .Situation politique qu’elle paie cash par un lourd tribu voir l’état de santé de son économie et de sa fracture sociale qui s’est nettement creusé avec une montée de la pauvreté et un taux de chômage ahurissant sur tout l’ensemble du territoire.
Symboliquement réunifié du nord au sud avec la célébration de la flamme de la paix à Bouaké en présence des ex-parties belligérantes comme le prévoyait les accords politique de Ouagadougou, l’on observe que concrètement le pays a du mal à s’unifier sur le terrain du transfert intégral des compétences administratives et de sûreté des Com’zones vers les préfets, seuls légitimes et seuls habilités comme dans toute démocratie à s’enquérir de ses missions d’ordre territoriale. Ouaga IV parapher le 15 décembre dernier portant sur la réunification complète de l’administration et l’unicité des caisses de l’Etat de Côte d’Ivoire balbutie. Ce qui provoque l’indignation dans le camp présidentiel et pousse parfois certains officiels à douter de la sincérité des ex-rebelles à vouloir poursuivre la feuille de route et jouer des manœuvres pour retarder l’évolution vers des élections maintes fois repoussées déjà et qu'attend impatiemment la société civile pour en finir avec ce trou du c... qu'est cette crise . Même inquiétude côté ex-adversaires. Toute cette ambiance exaspère les ivoiriens, malmenés et chaque fois projetés de date en date depuis le début de cette crise devenue trop étouffante pour l’économie du pays et qui génère encore, un peu moins certes, mais toujours de la méfiance auprès des investisseurs privés. La question du désarmement non encore élucidée auquelle vient s’ajouter des interrogations sur l’appréciation des grades abusivement obtenues par certains éléments que comptent toujours les Fn dans leur rang demeure en suspend. Des questions qui fâchent et pourtant qui doivent être mises sur la table des discussions et conclues au plus vite.
Récemment, l’admission au programme PPTE de la côte d’Ivoire a été saluée par le gouvernement qui envisage par cette initiative de réduire les dettes extérieures et intérieures de l’état et aider un peu plus à la relance en favorisant l’activité économique par l'investissement d'une partie de l'exonération du remboursement de la dette. Mais bien que cette révision du FMI sur l’endettement de la Côte d'Ivoire puisse être considéré comme un soulagement aux contribuables de l’Etat, beaucoup d’ivoiriens en sont peu fiers. PPTE , considéré comme une honte pour les ivoiriens qui ont encore la nostalgie du bon vivre qu’il faisait autrefois dans ce pays cité en exemple comme modèle de développement dans la sous-région de se voir « enfin » faire ses classes parmi les pays les plus pauvres et très endettés de la planète. Leçon à retenir pour l’avenir : les crises militaro-politiques ne sont jamais propices au développement d’une économie sociale que devraient bénéficier le plus grand nombre.
Toutefois, la grande interrogation que tous nous nous posons est celle de la date des futures élections sensées parachever le processus de sortie de crise signé dans la capitale Burkinabé. Une fourchette vient de nous être donner non pas par le président en charge d’organiser les élections mais par l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire aux nations unis Alcide Djédjé . Ce n’est pas une blague et selon ses dires la tendance de la tenue des scrutins glisserait plutôt entre le 11oct et le 6 déc de cette année. Un peu plus de 6 millions d’électeurs recensés sur un potentiel initial de 8,5 millions se verront convoquer ( qu’ils se tiennent bien ) dans cet intervalle temporel indiqué. Le Président de la république annoncera très prochainement une date précise du premier tour tel que l’a signifié son ambassadeur dans son allocution à l’ONU. Plus personne ne devra donc attendre de déclaration de Beugré Mambé, Président de la commission électorale fragilisé depuis sa nomination si ce n’est pour corroborer les dires de l’ambassadeur de porte-parole ou du Chef de l’Etat. Un peu étonnant tout de même que cela nous provienne de New York et non des terres d’Eburnie à qui l’ont a fait passer l’exclusivité de cette bonne nouvelle tant attendu sous le nez ! Enfin , pourvu que ça ne soit pas du déjà vu ou du déjà entendu comme les fois passés ? Et puis, y a pas intérêt de toute manière à l'appellation d'un tel souhait si même qu'à compter du 6 Déc l'on ne sera plus qu' à trois semaines de l'an 2010.