22 sept. 2008

A propos du retard du continent Africain

















Beaucoup de causes sont liées au retard qu'a pris le continent Africain après les indépendances et nous sommes pour le coup bien loin des résultats espérés  près d'un demi-siècle après. J'ai donc décidé sur  ce post  d'évoquer certains points qui à mon sens sont  essentiels et primordiaux et qui pourraient  justifier  pourquoi nous en sommes là. Bien entendu ces raisons sont loin d'être les seules causes du retard accusé dans  notre développement mais il met le doigt sur ces notions trop souvent dissociées des  questions liées au difficultés profondes que connaît ce continent . Dans un premier temps:

Séparons le politique du religieux:

Face aux nombreuses difficultés que rencontrent nos populations ,et l'extrême pauvreté qui sévit dans la plupart de nos pays du continent noir, pour cause de mauvaise gérance, la foi religieuse peut encore susciter de l'espoir.Les gens s'y donnent à fond quitte à y passer tout leur temps dans ces lieux de prières pour invoquer la puissance divine et y trouver de quoi mettre fin à leurs souffrances.

Mais la providence,en tout cas pour ce qui est du développement de l’Afrique, ne nous viendra pas du ciel. Loin de nous l’idée d’éloigner les uns et les autres de leur foi religieuse, mais nous essayons de dire que l’inséparabilité de l’homme avec sa société étant un fait éprouvé depuis la nuit des temps, c'est à l'Etat de tout mettre en œuvre afin de réduire les inégalités et de lutter contre la pauvreté. La politique est donc un propre à l’homme et elle seule déterminera les grandes orientations et la direction qu’un peuple souhaiterait prendre pour améliorer sa condition. Par conséquent, le rôle du religieux qui avant tout relève de la sphère privée n'est en aucune manière celui de régler les problèmes d'ordre politique.

Pas de développement sans État de droit:

Ainsi dans ces pays où une bonne partie de la population est encore analphabète, (plus de 50% parfois pour certains), l’on est encore en reste quant au niveau de développement et de démocratie de ces États .Le développement est à la traine depuis les années d'indépendances et aucune grande réforme institutionnelle n'a été faite depuis.
 
Il est presque banal de rappeler aux africains que aucun développement ne se fera sans réel démocratie et qu’aucune démocratie n'est envisageable sans la moindre stabilité politique. Pour ce faire,l'instauration d'un Etat de droit où les lois de la république seront respectées et non bafouées comme çà toujours été le cas jusqu'à présent est plus qu'urgente.
Le développement, la culture et l'identité

Le développement est affaire culturelle.il ne s'agit pas ici de demander aux africains de se détourner totalement de leurs cultures pour intégralement embrasser celle des états développés, mais plutôt de faire au sein même de leurs cultures un tri rigoureux qui leur permettra d'extorquer les éléments culturels qui favoriseront le plus tôt possible leur mutation et de ne pas hésiter à mettre à l'abandon ceux qui la retiennent malheureusement vers le bas, c'est à dire dans le sous-développement..Ne croyons surtout pas qu’il s’agirait d’une « acculturation »de l'homme noir , mais plutôt celle d’une acceptation de « l’identité nouvelle » qui est la notre bien qu'on refuse à l'admettre.c'est-à-dire des « métis culturels » pour reprendre l’expression de Senghor .

Cette question "d'identité africaine" qui a été abordée pendant longtemps et dont beaucoup ont toujours tenu à revendiquer leur identité et à la déterminer avec exactitude se retrouve aujourd'hui entre deux chaises.Pour certains il faut rester "authentiquement Africain" avec nos modes de pensées , d'actions, voir même de retour pour les plus radicaux à la tradition de nos ancêtres qui serait la seule voie capable de nous redonner "confiance et estime de soi"..Pour d'autres, nous devons regarder de l'avant en adoptant la vision universaliste dans son ensemble pour tendre vers une "modernité occidentale."

Mais nous savons tous que l'identité n'est jamais une constante et qu'elle change au gré des aléas et des rencontres avec le monde extérieur et que par conséquent elle ne peut prétendre à une fixation dans le temps.

Nous pensons que toutes les sociétés, ont en leur sein, des valeurs et des techniques qu’elles ont dues, pour leur survie, emprunter aux autres. Cela n’est en rien dégradant ,ni humiliant encore moins la preuve d’une infériorité quelconque ; d’autant plus que l’évolution de la civilisation n’est rien d’autres qu’une succession d’emprunt, de copie, de plagiat, d’amélioration et de mimétisme des sociétés humaines entre elles. C’est la sociologie qui le démontre.En revanche, en dépit de l’apport extérieur à l’égard duquel une société peut faire preuve d’ouverture , elle se méfie toujours à ne pas se laisser engloutir totalement, veillant ainsi soit par peur ou soit par soucis identitaire, à préserver ses propres rites, coutumes et traditions. Cette réserve traduit , une vieille problématique qui survient depuis que le monde existe entre les sociétés humaines,et qui rend parfois difficile le pont entre tradition et modernité. A ce jour, nous pouvons affirmer de manière univoque que cette problématique serait comme tant d’autres, une des raisons de l’explication du retard du continent Africain. 

L’Afrique à mon avis serait toujours en quête d’identité. L’esclavage et la colonisation n’ayant pas arrangé les choses pèsent indéniablement encore dans la conscience collective des Africains. Une sorte de traumatisme qui l’empêcherait de voir au-delà des humiliations subies et de se projeter dans un avenir prometteur créant alors un complexe.Et c'est justement cela qu'il convient de casser à coup de marteau et déconstruire l' idée qui tente de faire du continent Noir celui de tous les malheurs.Disons non à la fatalité car elle n'existe pas,si on veut relever le défi.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonsoir Mohamed,

Sujet très vaste, difficile à traiter sur 2 pages, même d'un blog. Vous abordez très bien les choses, mais il y a une chose, à mes yeux, essentielle, fondamentale que vous n'avez pas abordée: la libération d'abord et avant tout du continent. J'entends par libération le fait que les centres de décisions doivent de prime abord se retrouver chez nous, dans nos pays, dans nos organisations sous-régionales et régionales. Tant que cet aspect des choses ne sera pas attaqué de front, on pataugera dans la boue et le train du développement continuera à passer à côté de nous, et nous sur la gare avec nos baluchons sur la tête.

Bien à vous, Obambé http://obambegakosso.unblog.fr

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J’ai sincèrement apprécié cet article qui apporte une véritable aide.

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Hey grand poste. Je dois apprendre beaucoup de choses de ce poste. Merci d'avoir partagé.