16 sept. 2008

La viste du pape Benoit XVI : entre laicité et liturgie














La visite du pape benoit XVI en France du 12 au 15 septembre a commencé bien avant son arrivée à susciter l’engouement de tout l’espace public. Le successeur de Jean Paul II pour sa première visite en France après son intronisation, a été reçu en grande pompe par le chef de l’État, Nicolas Sarkozy avec une sécurité exceptionnelle.

Le pape qui est aussi Chef d’état du Vatican, à son arrivée sur le sol français, a prononcé ceci:"j'aime la France, la grande culture française , l'art français". On voit bien comment le Très saint Père qui s'est exprimé dans un français parfaitement maitrisé apprécie le pays dont il avait lui-même reçu le président l'an dernier.

Mais disons aussi que sa visite n'a pas seulement enthousiasmé les pratiquants de la foi catholique , elle a aussi été sujet à polémique dans la sphère public . Le discours tenu par le président Sarkozy à Latran, le 20décembre 2007 lors de sa visite à Rome où il affirmait son concept de "laïcité positive" soutenant dans ses lignes que la "laïcité n'a pas le pouvoir de couper la France de ses racines chrétiennes"". Il avait aussi souhaité que la République s'enrichisse d'une "réflexion morale inspirée de convictions religieuses" ayant "des liens avec la transcendance. Tout ses propos n'ont pas été oubliés par les défenseurs de la laïcité en France qui cette fois l'attendait de pied ferme.

L'opinion s'était barricadée contre ses propos jugés incompatibles avec sa fonction de président de la république qui ne lui donnait aucun droit de dire de quel spiritualité ou non devrait "s'abreuver" le peuple;surtout quand :"Dans la transmission des valeurs et de l'apprentissage entre le bien et le mal, avait-il ajouté, jamais l'instituteur ne pourra remplacer le curé ou le pasteur.

Neuf mois plus tard, le président Sarkozy, pendant son discours d'accueil à Benoit XVI le 12Septembre dernier, a tenu a joué la prudence dans son rapport entre foi et religion, et à quand même tenu à s'expliquer sur cette "laïcité positive" dont il continue à défendre l'idée.Selon lui, ce serait un "appel au dialogue entre les religions et mieux, un ménage entre elles et la république.

Le Pape quant à lui, avait utilisé le vocable de "saine laïcité" qui rejoint celui du président français.Il a insisté lors de son allocution à saluer " le rôle joué par la France dans le monde et dans l'église pour l'évangile"avant de rappeler" le rôle civilisateur de l'église dans le monde". Il a aussi tenu à rassurer que le principe de séparation des pouvoirs entre ceux de l'église et de l'état est un fait admis par l'église et qu'en aucun cas cela devait être transcender.Il affirma que "la foi n'est pas politique et la politique n'est pas une religion "Un façon de montrer que chaque domaine à ses compétences même s'ils se rejoignent sur bien des points.Sauf qu'il milite pour que l'église ait un rôle un peu plus apprécié dans la transmission des valeurs au sein de la république.

La visite du Très Saint Père s'est déroulé sans le moindre incident. Après les cérémonies d'accueil à l’Élysée, il s'est rendu samedi 13 aux invalides où une messe a été célébrée avant de se rendre le lendemain à Lourdes. Mais pour comprendre la laïcité à la française, principe régie par la loi de 1905 sur la séparation des pouvoirs qui induit de cet fait la neutralité de la république, il faut se lever de bonne heure.(Récemment ce concept était mis en cause dans le cas d'un jeune qui demandait le report de son jugement pour cause lié au ramadan). Plusieurs études lui ont été consacrées mais il reste en lui même difficile à appliquer au regard des différents cas que rencontrent les concitoyens face à la justice ou encore à l'administration.

Espérons que la laïcité qui est par essence positive trouvera en France sa vraie place entre traditions philosophiques et traditions religieuses.

3 commentaires:

hiler a dit…

Oui, c'est un débat qui anime depuis bien des années les différentes républiques, cela met aussi en lumière de réelles problèmes de méfiance réligieuse, surtout face à l'islam

Anonyme a dit…

bien vu! je ne sais pas si chez nous en côte d'ivoire la question de la laïcité est abordée au sein des institutions mais à mon avis il y a urgence d'en parler.surtout quand le président gbagbo, garant des valeurs républicaines n'arrêtent pas avec ses convictions religieuses à tout bout de champ et dès qu'on lui tend un micro.j'y songerai pour un billet sur mon blog.merci à toi hilaire.

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Votre travail m’a beaucoup surpris car ça fait longtemps que je n’ai pas trouvé comme ce magnifique partage.